Il s’agit d’une initiative pour assurer le droit des populations camerounaises à une alimentation suffisante, saine et durable, à travers une citoyenneté alimentaire accrue et une veille active au respect des obligations et droits des parties prenantes en la matière, avec un accent sur les droits des personnes et des groupes les plus vulnérables. L’ambition est d’attirer l’attention sur le lien entre la qualité de la terre et la qualité de la nourriture qu’elle produit pour l’alimentation saine et durable des populations.
Assurer une traçabilité des produits du champ à l’assiette
Les différents acteurs des systèmes alimentaires, depuis le champ jusqu’à l’assiette du consommateur, sont encouragés à prendre conscience des enjeux de la production durable de la nourriture et à agir pour une agriculture saine, qui produit sans détruire, en privilégiant les intrants agro-écologiques. « La campagne a pour objectif de sensibiliser et de conscientiser les différentes catégories socio-professionnelles et les différents acteurs du système alimentaire sur la promotion du droit à l’alimentation, sur l’importance du choix de l’aliment et de susciter l’engagement de tous pour un recours aux pratiques et aux intrants agricoles respectueuses de l’environnement et de la santé humaine », explique le directeur national d’Inades-Formation, Alain Lekeulem.
La campagne promeut en outre l’utilisation rationnelle des pesticides. Une étude réalisée en mai 2021 dans trois bassins de production de la région du Centre (départements de la Mefou-et-Afamba, de la Lékié et du Mfoundi) a révélé que, malgré toute la bonne volonté des producteurs d’utiliser les pesticides, il y a un déficit de compétences. « Tout le monde utilise les pesticides comme il pense. Il y a donc un besoin de renforcement des capacités des utilisateurs sur les bonnes pratiques d’usage des pesticides afin de réduire les risques d’intoxication et de contamination des aliments et de l’environnement », déclare le chef de division biodiversité, environnement et forêts à l’Institut de recherche agricole pour le développement (IRAD), Dr. Aimé Didier Begoude Boyogueno, lors de la restitution de l’étude.
Il est pourtant nécessaire de revoir les modes de production pour que le Cameroun continue d’assurer la sécurité alimentaire de ses populations et conserve son statut de grenier de l’Afrique centrale. « Notre production est une base importante de l’alimentation des pays voisins. Pour notre propre santé, il est important que ces produits soient de bonne qualité. Pour qu’ils produisent de l’argent et enrichissement le producteur, il est important d’accéder à certains marchés particulièrement exigeants », fait savoir l’inspecteur général du développement de l’agriculture au ministère camerounais de l’Agriculture et du Développement rural (MINADER), Tobie Ondoa Manga.
Enjeu majeur : réaliser les ODD 1 et 3
Qu’il s’agisse des organisations de producteurs, autorités administratives et politiques, acteurs de la recherche, experts du secteur agricole et environnement, conseillers municipaux, organisations de la société civile, ONG de développement rural, associations de consommateurs et du secteur privé, les réflexions visent à définir des politiques et programmes propices au développement des systèmes alimentaires durables dans les pays africains, particulièrement les politiques et la réglementation concernant l’accès, l’utilisation et le contrôle des ressources productives essentielles. Il est également question de faire émerger une citoyenneté alimentaire, permettant des choix et comportements alimentaires responsables. La campagne lancée autour du thème « L’alimentation est un droit et manger, un vote », permet de réaliser les ODD-1 relatif à l’élimination de l’extrême pauvreté et à la réduction de la pauvreté globale et ODD-2 lié à l’éradication de la faim, de l’insécurité alimentaire et de la malnutrition.